Audrey Aboula brise enfin le silence dans une lettre à la future Miss Cameroun

Audrey Aboula est l’ex première dauphine Miss Cameroun en 2016. ce qui lui donne de la visibilité c’est le fait d’avoir posé sa démission au Comité d’organisation quelques mois après son sacre. Elle brise pour la première fois le silence, quelques jours avant l’élection Miss Cameroun de 2017. A bien lire, elle serait en train de préparer un livre témoignages.
En ce qui concerne ma démission comme 1ere dauphine Miss Cameroun 2016, j’ai toujours voulu garder le silence et passer à un autre chapitre de ma vie. Malgré tout ce que j’ai pu subir à mon si jeune âge, les animosités, atrocités, inimitiés, j’ai quand même réussi à me taire et à supporter tout le poids de cette continence.
Ce silence que je prenais depuis le départ pour vertu, m’a plusieurs fois causé du mal à force de ruminer ces instants de mon passage à Miss Cameroun, sans toutefois pouvoir en parler en partie ou totalité. Plusieurs qui prenaient ma démission pour un acte de courage, m’ont encore traité de lâche quand je refusais de me prononcer dessus.
A mon si jeune âge, j’ai reçu toutes sortes d’insultes, d’imprécations, de malédictions, de regards malsains de médisances. On m’a reproché d’avoir rabaissé mon âge, d’être une abonnée des produits éclaircissants pour me blanchir la peau, d’être une proxénète, une prostituée et que sais je encore ?
Supporter toute cette charge émotive peut s’avérer être une mission impossible, une porte d’entrée pour le suicide ou même la folie. Mais par la grâce de Dieu j’ai tenu le coup.
Je voulais encore continuer à me taire. Mais il y a quelques heures, la jeune candidate à cette édition de Miss Cameroun, (Miss Centre) venait d’être poussée à la démission. Qu’importe qui a raison dans l’affaire, il est clair que les jeunes filles qui s’aventurent dans la course pour cette couronne doivent être conseillées.
J’ai eu la chance de côtoyer ce milieu, atteindre ce niveau à la surprise de toutes et de tous, et je crois avoir un mot à dire à ce sujet. Plusieurs jeunes filles, candidates ou non, continuent de m’écrire tous les jours pour me demander conseil. Parfois je n’arrive pas à parler à tous ces gens et j’imagine qu’il y en a encore un grand nombre qui a besoin qu’on leur parle.
C’est donc de ma responsabilité actuelle de sortir de mon silence, de briser la coquille, de sortir de cette zone devenue inconfortable avec le temps, et porter haut ma voix. Plusieurs jeunes filles font de mauvais choix à cause de la naïveté, de l’innocence. Je sens cette responsabilité qui pèse sur moi et je veux m’en libérer.
Je travaille depuis plusieurs mois sur ce projet du « silence à la parole », et plusieurs personnes m’ont encouragé à aller jusqu’au bout. J’ai été approchée par plusieurs journalistes d’ici et même à l’étranger, par plusieurs cinéastes, et même des éditeurs pour mettre ce travail en lumière.
D’ici peu, je vais donc rendre public ce travail, je ne sais encore sous quelle forme, que ce soit film, documentaire, ou un livre. De toute façon, il faut qu’il soit publié et que tout le monde puisse enfin savoir de quoi il est question. Et ça tombe bien que ce soit à cette période d’élection Miss Cameroun édition 2017. 1 an et poussière après ma démission.
Mais je vais rappeler déjà à celle qui sera Miss le soir de ce 30 décembre, qu’elle comprenne que sa vie ne sera plus la même. Elle va quitter de l’anonymat à la popularité qui va attirer logiquement des nouveaux amis et de nouveaux ennemis. Qu’elle soit belle ou pas, elle va quand même subir les insultes du public, des commentaires qui vont la dévaloriser.
Au-delà de la couronne, elle sentira parfois sur sa tête des épines. Elle sera harcelée, elle sera maltraitée, trainée dans la boue, elle va subir des coups bas, et toutes sortes d’intimidations. Elle sera la nouvelle cible des hommes de pouvoir qui aiment réaliser leurs fantasmes bestiaux sur des filles qui font le buzz. Si elle a les jambes et l’esprit facile, elle va céder, et devenir ainsi le jouet sexuel de ces gens, juste parce qu’on lui a fait miroiter des voyages, des voitures, de l’argent et du luxe.
La prochaine Miss Cameroun doit savoir que derrière les feux des projecteurs, sa vie sera parfois sombre, triste, et son visage sans maquillage pourra être laid à voir. Sa vie va changer, mais elle sera toujours la même. Elle va habiter dans la même maison, avoir les mêmes habits, fréquenter la même école…Mais avec la pression du regard des gens, elle sera portée à chercher à avoir une vie supérieure à ce qu’elle est au fond.
Une vie faite de strass et paillettes, une vie de luxe, de star…si elle en a besoin elle va l’avoir. Mais elle saura quel prix elle va payer. Et ce prix risque ne pas être remboursable et il peut couter une vie. Une couronne n’est qu’une couronne, on ne lui accorde que le prix que nous voulons. L’idéal est de se construire une vie digne et respectable.
Si j’ai dit NON à cette vie, c’est parce que je n’ai pas voulu être esclave. J’ai reçu toutes sortes de propositions, de rêves, de demandes, mais je n’ai pas cédé.  Mon parcours jusqu’à la quête de la couronne reste pour moi une leçon de vie. Vous aurez l’occasion de la découvrir dans si peu de temps. Vous allez tout savoir désormais.
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