Le Cameroun d’avant ! Le vivre ensemble !

Il fut une époque au Cameroun où on était d’abord camerounais avant d’être d’une ethnie quelconque. On ne parlait pas encore d’autochtone ou d’allogène. Chaque fils du Cameroun se sentait chez lui dans la ville où il grandissait. En réalité, les camerounais ont toujours bien vécu ensemble avant que les politiques n’utilisent des concepts creux pour les diviser.

Dans la musique par exemple, les artistes et producteurs ne s’identifiaient pas à un rythme parce qu’il était celui de leur région d’origine. Nous avons eu des bamilékés qui ont favorisé l’essor du Bikutsi (rythme beti), des Beti qui ont chanté du bon Makossa en Makossa, des duala qui ont chanté en langue Beti du bon bikutsi.

—— Ces Bamilékés qui ont favorisé l’essor du Bikutsi et ont œuvré pour le Makossa

Clément Djimogne alias Mystic Djim a joué un rôle non négligeable dans l’éclosion du Bikutsi au Cameroun. On doit à son légendaire studio mobile : N’nom Wom de Zélé Le Bombardier, Femme Cocue de Biba Bifana ou encore Thermomètre de K-tino. Clément Djimogne a travaillé avec plusieurs artistes Bikutsi : Atebass, Les Daltons, Rantamplan, Owona Anderson, Zangalewa, Mbarga Soukous, Sala Bekono, Tino Baroza, Gilbratar Drakus, Ebogo Emérent et plus récemment Patou Bass.

Claude Tchemeni est l’un des acteurs majeurs qui ont largement contribué à la popularisation et à l’éclosion du Bikutsi au Cameroun. Avec son label Ebobolo Fia (bâton de manioc et avocat en langue Béti), il a produit de nombreux artistes et groupes Bikutsi : Les véterans, Anne Marie Nzié, Messi Martin, Ange Ebogo Emérent, Meyong Ambroise, Ohandja Etranger, Mbarga Soukouss, Sala Bekono, Marc Nkodo, Noah Essimi Guy, Etémé Faustin, Manga Mbarga, Marco Star, Chantal Ayissi, Mana Zang, Owona Anderson et bien d’autres. Claude Tchemeni est mort en juillet 2009 à Yaoundé dans le dénuement total. Certainement le plus grand producteur de Bikutsi de notre histoire.

Au début des années 80, Maurice Fotié Kembiwo alias Foty du groupe Tim and Foty débarque à Yaoundé avec dans sa valise le concept de  » Pop Bikutsi ». Il s’associe à un ami français appelé Lancelaux. Ils produiront une trentaine d’artistes Bikutsi avec un succès. C’est eux qui produisent par exemple des grands succès comme Essingan de Zanzibar ou encore de Nnam d’Atebass. Ils sont les premiers à produire et enregistrer le Bikusti sur le plan local. Un rôle capital dans l’éclosion du Bikutsi.

Tout comme pour le Bikusti, de nombreux passionnés originaires de l’Ouest ont eu un rôle important en tant que producteur dans l’éclosion du Makossa au Cameroun. On peut citer des noms tels que : Bernard Gatchueng, Jules Wonga, Isidore Tamwo et Njoga Mathias. Sans oublier les artistes originaires de cette région qui ont embrassé ce rythme et l’ont porté: Jules Kamga, Roger Kom Kameni, Tim and Foty, Justin Bowen, Elvis Kemayo, Sam Fan Thomas etc.

———- Ces artistes estampillés Makossa qui en chanté en langue Ewondo

Des artistes estampillés Makossa qui ont fait du bon Bikutsi ou qui ont chanté en langue Ewondo C’était la belle époque du vivre ensemble. On était ouvert à tous les rythmes. On ne connaissait pas les replis identitaires. On chantait en toutes les langues du Cameroun. On peut citer : Jojo Ngalle (chérie wam, Mongo Ma Ding), Charles Lembé ( Ma Ding Wa), Sissi Dipoko (Bikutsi Hit), Manu Dibango (Manga Bolo), Justin Bowen (Bikutsi Show), François Misse Ngoh (Bot Bese Ba Din Sa), Ben Decca, Francis Bebey (Cameroon Bikutsi), Rosy Bush (Mfugu), Émile Kangue etc.

——— Ces artistes estampillés Beti qui ont fait du bon Makossa

Ils sont estampillés “Bikutsi” mais ils se sont essayés au Makossa et le succès a été au rendez-vous : Mekongo Président (Languea Mba, Son Osola), Bonny Mballa (Il est le prototype même du pont entre le Bikutsi et le Makossa. En effet, il fait partie des rares artistes estampillé « Bikutsi » qui avaient compris la nécessité d’associer « l’équipe nationale du Makossa » dans la confection de leur album. On retrouve Aladji Touré à la basse, Toto Guillaume à la guitare, Sabal Lecco Félix à la batterie et aux percussions), Esso Essomba (il a été révélé par Ekambi Brillant et son titre « mouna Iyo » chanté en duala est un véritable régal), Nkodo Sitony (Beaucoup ne le savent pas ; mais à ses débuts Nkodo Si Tony a fait du Makossa à Douala encadré par Eboa Lottin), Aloa Javis (Il symbolise le bikutsi des années 70. Il n’a pas hésité à s’essayer sur du Makossa. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les titres comme Eza Mon ou encore mading wa abui), Titi Edima dans son album “Medim me yom”. On note la présence dans l’orchestration des noms tels que : Jules Kamga, Roger Kom, Ebeny Donald Wesley, Mbida Douglas.

On peut aussi citer des noms comme Albert Broeuk’s, un fils de l’Est qui œuvré pour tous les rythmes au Cameroun : Makossa, Bikutsi, Chansons religieuses bulu etc.

Sans oublier des artistes originaires des régions anglophones qui ont fait du bon Makossa : Njume Loko, Samy Mafany, Willy Nfor

Je reviens sur leur histoire dans le livre : Les Icônes de la musique Camerounaise.

Le livre est disponible

Douala : 655513731

Yaoundé : 6 96 83 86 60

Le livre est aussi disponible sur Amazon

https://amzn.to/2rbatjg

Contact pour l’avoir depuis la Diaspora

Mail : leseditionsdumuntu@gmail.com

Le livre est aussi disponible à la librairie des peuples noirs à Yaoundé, Montée SNI.

Facebook Comments Box
Share Button