Le festival Lela de Bali dans la région du nord-ouest

Le festival Lela de Bali en 1913
Le festival Lela de Bali en 1913

Le festival Lela est un festival annuel qui se tient à Bali dans la région du nord-ouest pour commémorer les guerres que le peuple Chamba et le peuple Nyonga de Bali ont mené pour conquérir d’autres tribus à travers leur chemin migratoire.C’est un festival dont les origines remontent au XVIII ème siècle.

Le Lela est une institution royale avec le Fon  à sa tête. Lela en tant qu’institution est responsable du sanctuaire de Lela appelé « Wolela ». Quand un Fon est intronisé, il est présenté à la population de Bali Nyonga en montant le Wolela dans une cérémonie publique.
Ce festival commence par une cérémonie de lancement appelée « Pob Lela ». Laquelle cérémonie n’est pas ouverte au public.
Le Lela est devenu l’un des plus importants festivals du Cameroun et un marqueur déterminant de l’identité nationale.
Le festival Lela est un événement public de quatre jours qui a lieu habituellement au mois de décembre.
Jour 1 :  » Suh Fuh »
C’est une procession religieuse. Très tôt le matin, les drapeaux traditionnels « Tutuwans » sont sortis du palais et érigés sur la grande place du Lela. La population se rassemble par la suite sur la grande place du Lela pour commencer une longue procession masculine sur près de 3 kilomètres, menée par le tutuwan jusqu’au ruisseau sacré appelé «nchi shuh fuh». A l’endroit du torrent sacré, les deux tutuwans (drapeaux blancs) sont purifiés et les dieux de la terre apaisés; puis on sollicite leurs présences en cas de guerre.
Sur le chemin du retour vers la place du Lela, la population chante des chants de guerre pour signifier qu’ils sont prêts pour la guerre et pour contrecarrer toute attaque extérieure. La foule marque ensuite un bref arrêt à la résidence du Kah Manfon pour se rafraîchir. L’arrivée de la population à la grande place du Lela est marquée par des tirs d’armes à feu ( fusils généralement traditionnels) suivis d’une succession de danses traditionnelles jusqu’à la tombée de la nuit.
Jour 2 :  » Lo’ti »
Le deuxième jour est consacré à la commémoration des victoires que les Chamba et Bali Nyonga ont engrangé tout au le long de leur chemin migratoire. La journée est pleine de manœuvres militaires et d’expositions guerrières. La journée commence par une procession silencieuse au flanc de la colline, derrière le marché ntanko’o.
Le Fon, lors de cette procession silencieuse est mené par des hommes portant des casquettes faites de plumes d’oiseaux. La procession est silencieuse car elle simule les mouvements des troupes vers le front de guerre. Ainsi,  les hommes portent des bonnets faits de plumes d’oiseaux pour tromper la vigilance de leurs ennemis et faire croire à ces derniers qu’ils  sont  en face d’une meute d’oiseaux en mouvement et non face à des êtres humains.
À l’arrivée au ntanko’o (le soi-disant front de guerre), il y a des tirs d’artillerie lourde pendant environ 30 minutes. Sur le chemin du retour vers la place du Lela, des  coups de de fusils sont expédiés en l’air et des chansons victorieuses sont entonnées suivis d’une succession de danses traditionnelles jusqu’à la tombée de la nuit.
 
Jour 3 :  » Ben »
Le 3ième jour est exclusivement consacré à la danse ( le « ben »). il n’y a pas de tirs d’arme à feu ce jour-là.  C’est aussi une journée de tractations politiques car c’est en ce jour que le Fon nomme de nouveaux nkoms (ministres) et s’adresse aux populations pour les exhorter à demeurer unies.

 

Jour 4 :  » Kong Choh »

 

Le Fon s’adressant aux oracles ( 1913)

Le quatrième et dernier jour du festival  est aussi conscré à la danse mais moins de tirs  d’armes à feu. Comme l’indique le nom « nchu nun kong » , c’est le jour où les deux drapeaux traditionnels « tutuwans » sont ramenés à l’intérieur du palais. Après les danses, le Fon prononce une allocution pour clôturer les festivités.  Après l’adresse du Fon, les tutuwans (drapeau traditionnel) sont emmenés dans le palais, suivis par quelques timides et épars tirs d’armes à feu.

La journée se termine avec les adieux de la population au  Lela : « Lela bati lumo ‘ka! Yo, yo « ce qui signifie : » Lela on ne verra que l’année prochaine ».
Sources bibliographiques
Richard Fardon, Leila in Bali, History through Ceremony in Cameroon, 176 pages
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