Armand Biyag, un génie qui mérite un plus grand succès

Il en est de la musique comme du sport. On rencontre souvent des génies extrêmement talentueux. Le don, ils l’ont. Ils possèdent tous les critères pour se hisser au firmament dans leur domaine. Mais paradoxe des paradoxes, ces génies là peinent à connaitre un succès à la hauteur de leurs talents. Et cela, semble presqu’inexplicable, inconcevable.

Armand Biyag fait partie de ceux-là. Un talent à l’état brut. Un véritable concentré de talents multiformes. Si vous aimez la musique de Richard Bona, vous allez certainement aimer celle d’Armand Biyag. Il est l’artiste camerounais de ces 10 dernières années dont le style musical se rapproche le plus de celui de Richard Bona. D’ailleurs même, Richard Bona est un modèle pour Armand Biyag qui lui a rendu hommage en chanson.

L’histoire d’Armand Biyag est celle d’un jeune garçon à qui tout le monde prédestinait un brillant avenir musical sur le plan international. A lui tout seul il est un concentré de plusieurs talents : virtuose des balafons, percussionniste émérite, pianiste éprouvé, excellent chanteur et vocaliste. Un véritable homme-orchestre. A lui tout seul, il arrange un album en étant à la fois aux chants et aux instruments.

Le grand public le découvre avec la sortie de son premier Album « Mut Binam ». Mais en réalité, Armand Biyag trainait déjà derrière lui une riche expérience musicale : chorales, cabarets, festivals, plusieurs scènes très courues.

Son premier album « Mut Binam » (l’être humain en bassa) a été très bien accueilli. Un album d’une richesse décoiffante à forte coloration « Makunè ». Une galette musicale de 8 titres qui placent à chaque fois l’humain au centre. Les titres « Na Senga Bobé » et « Djon Ni Tama » parlent de la souffrance de l’être humain, le succulent « Ndolo » est une ode à l’amour, le titre « Nsen » est un plaidoyer sur l’importance de l’être humain. Armand Biyag n’a pas hésité dans cet album à décrier la jalousie et la haine de l’être humain. Ainsi dans le titre « Djon Ni Tama », il décrie l’attitude des africains qui préfèrent utiliser leur connaissance et leur énergie uniquement pour nuire à leurs frères. C’est dans cet album qu’on retrouve son fameux « hommage à Richard Bona » et aussi son titre « Merci Seigneur ».

« Mut Binam » le met aussitôt sur les feux des projecteurs. Son style particulier séduit. En effet, Armand Biyag fait de la musique de recherche. Sa musique est une fusion des rythmes traditionnels africains et des sonorités occidentales. Il est très ouvert sur le plan musical. Après la sortie de cet album, il croule sous le poids des sollicitations. On est alors persuadé et convaincu que son heure de gloire est arrivée. Il est l’invité spécial de « Soirée spéciale » sur la CRTV, il se produit à un concert donné au Palais des congrès en l’honneur des américains ayant retrouvé leur origine camerounaise, il se produit en concert L’institut Français Du Cameroun de Douala, il se produit dans des festivals et plusieurs scènes prestigieuses.

Ses albums « Bon Bem » et « Njan » sont sortis respectivement en 2016 en 2017. Et fidèle à lui-même, il offre une musique de recherche alliant sonorités africaines et influences occidentales. Sa musique se veut universelle.On l’a retrouvé récemment au cœur du projet ADNA aux côtés de Roger Samnig, Andy Jemea et Final D. ADNA (Alliance Divine pour un Nouvel Art) est un projet de 7 titres puisés dans la profondeur des rythmes Makune (danse traditionnelle du peuple Bassa) porté par ces 4 belles voix de la scène musicale camerounaise. Armand Biyag s’est aussi illustré récemment à travers sa collaboration remarquée avec Gaelle Wondje.

En 2016, après sa participation au MASA en Côte d’ivoire, il reçu une bourse de l’Institut Français de Paris pour participer à une résidence de création de 3 mois à la Cité des Arts de Paris.

Il a été lauréat des Canal 2or en 2017. Selon moi et ça n’engage que moi, sa voie est à l’extérieur du Cameroun. C’est ailleurs que son immense talent sera reconnu et valorisé, car il fait une musique exquise qui est très valorisée ailleurs ; aussi ses talents de pluri-instrumentiste sont très souvent recherchés dans des orchestres internationaux. Pour éclore et connaitre la renommée, Richard Bona et plusieurs artistes qui font de la musique de recherche ont dû s’expatrier pour être reconnus et saisir des opportunités déterminantes.

Armand Biyag est un génie qui mérite une plus grande reconnaissance et même un succès international. Il réunit tous les critères pour y arriver. Personnellement, je ne comprends pas à quel niveau, ça coince.

Je vous propose d’écouter son titre « Mè Nhèl » et de vous abonner à sa chaine youtube en cliquant sur le lien ci-dessous :https://www.youtube.com/watch?v=YVtqBZwOLlA

Arol KETCH – 03.08.2020

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