Grâce Eboué : « Mon ambition à travers ce livre est qu’il contribue à restaurer l’ordre divin pour les Africains et dans cet ordre-là, nous retrouvons notre leadership inné, nous sommes prospères et heureux. »


Grâce Eboué 
  • Qui est Arlette-Grace Elangué Eboué ? Parlez-nous de vous ?

Grâce Eboué : Qui suis-je ? Well, Grâce Eboué est née à Éséka d’un père Malimba et d’une mère Bulu. J’ai passé plusieurs années au Cameroun avant d’immigrer en France d’abord puis en Norvège où je suis actuellement installée. Depuis ma froide Norvège, j’assume divers rôles tels que : comptable, conférencière, musicienne et ma toute nouvelle casquette d’auteure.

  • Vous venez de mettre sur le marché un livre intitulé « Je te cherchais et je me suis perdue ». Est-ce un roman autobiographique ? Quelles sont les raisons qui vous ont poussées à publier cet ouvrage ?

Grâce Eboué : Vous avez comme moi vu des vidéos dans les réseaux sociaux de ces appels à l’aide de nos sœurs maintenues comme esclaves dans les pays comme le Liban, le Koweït, etc. ainsi que les images d’Africains se noyant en mer en voulant rejoindre l’Europe. Ces images sont dignes de films d’horreur mais c’est la réalité dans la dimension de notre monde. Pendant longtemps je me suis demandée comment « on » pourrait arrêter ces immigrations à tous les prix de la jeunesse Africaine. Mais c’est qui « on » ? J’ai donc compris que moi, Grâce, je devrais apporter ma contribution pour le changement que je voudrais voir dans mon peuple. C’est ce qui m’a motivé à rendre public un livre que je comptais sortir pour ma fille uniquement. Ce livre n’est pas de la fiction mais il est le récit de mon parcours d’immigration du Cameroun à la France et de la France à la Norvège où je suis actuellement installée. Rien de mieux que la non-fiction pour réveiller les consciences et changer les comportements.

  • Un titre plutôt original « Je te cherchais et je me suis perdue ». Vous le cherchiez et vous vous êtes perdue. Est-ce que vous l’avez trouvé ? Vous avez retrouvé votre chemin ? ou alors vous demeurez perdue ?

Grâce Eboué : Ça, c’est au lecteur de le découvrir tout au long de la lecture du livre. 😉

  • Vous vivez en Norvège, comment a été votre intégration dans ce pays ?

Grâce Eboué : Je vivais à Paris avant de venir m’installer en Norvège. Un pays où je ne connaissais personne et dont la langue, le Norvégien, m’était complètement inconnue. J’ai dû tout recommencer, aller à l’école, apprendre de l’alphabet à construire des phrases. J’ai fait des études de comptabilité. Je me suis construite une carrière et une vie que j’aime assez bien. Tout ceci ne s’est pas fait sans courage et ténacité mais aussi dans les larmes et le désespoir parfois. Car, quand on quitte son pays natal, on se déracine et le processus d’enracinement en terre étrangère ne passe pas sans douleurs. J’en parle dans mon livre. Aujourd’hui, je suis assez bien intégrée mais cela m’a beaucoup demandé !

  • Quels sont vos premiers retours et impressions après la sortie du livre ?

Grâce Eboué : Je suis très agréablement surprise par les retours qui me parviennent ! Je suis bien confortée d’avoir pris la bonne décision de rendre ce livre public quand des personnes, en larmes, me parlent des émotions que ce livre a suscité en eux. Mais les lecteurs mentionnent aussi les leçons de vie qu’ils en ont tiré et de la précieuse contribution disent-ils que ce livre apportera aux populations aussi bien Africaine qu’Occidentale. Ça me rend humble mais déterminée en même temps à mieux faire connaître ce livre.

  • Quelles ambitions projetez-vous à travers cet ouvrage ?

Grâce Eboué :  Je voudrais que ce livre soit une invitation à la conversation afin que chacun ouvre sa bouche et dise ce qui se cache dans son ventre et qu’ensemble nous démontons les mythes, les mensonges et les illusions. Mon intention est que ce livre ouvre la voie à la réflexion, un changement de mentalité, de savoir et d’action. Un changement au niveau de l’esprit qui est le seul niveau où tout vrai changement doit d’abord s’opérer afin que cela se manifeste dans le monde au travers d’actions inspirées. Mon ambition à travers ce livre est qu’il contribue à restaurer l’ordre divin pour les Africains et dans cet ordre-là, nous retrouvons notre leadership inné, nous sommes prospères et heureux.

  • Vous envisagez une tournée au Cameroun pour présenter votre livre et aller à la rencontre du public Camerounais (notamment la jeunesse). Pouvez -vous nous en dire un peu plus ?  Quel message souhaitez-vous transmettre à la jeunesse Camerounaise à cette occasion ?

Grâce Eboué : Je brule de faire comprendre à la jeunesse Camerounaise qu’elle doit être le changement qu’elle voudrait voir au Cameroun. Qu’il n’y aura pas un Jésus qui viendra sauver l’Afrique ; encore moins ce jésus blanc, blond aux yeux bleus et qu’ils sont le sauveur que notre continent attend. Je voudrais que chaque jeune Camerounais(e) soit le jésus qu’il (elle) voudrait voir dans le monde car le salut de notre continent l’attend lui et elle ! Chacun de nous doit jouer son rôle et arrêter d’attendre un sauveur extérieur.
Le monde étant une photo extérieure d’un état intérieur, cela voudrait dire que les maux dont nous nous plaignons au Cameroun : la corruption, la malhonnêteté, la saleté, la prostitution ne sont que les manifestations extérieures de toutes les corruptions, saleté, prostitution dans nos esprits. Ce qui voudrait dire qu’en changeant leur état intérieur, la jeunesse camerounaise peut établir une nouvelle société sans les maux que nous connaissons aujourd’hui.
Je tiens à leur dire qu’ils ont plus de pouvoir qu’ils ne le croient mais cela passe par savoir qui ils sont et exercer leur pouvoir du choix à n’accepter que ce qui est en accord avec leur vérité.

  • L’Afrique demeure aujourd’hui un continent exploité par l’occident et de nombreux dirigeants en place ne servent pas les intérêts de leur peuple ; le peuple est paupérisé ; ce qui pousse les jeunes africains à aller en aventure pour espérer gagner « l’Eldorado occidental ». Comprenez-vous ces jeunes-là ?  Quels messages avez-vous pour eux ?

Grâce Eboué : Oh que je les comprends ! Je suis moi-même de ceux qui, il y a longtemps, ont quitté leur pays pour aller chercher bonheur ailleurs et cela m’a beaucoup coûté et j’en parle dans mon livre.

« Je te cherchais et je me suis perdue » est unique en ce sens que je ne connais pas d’autres auteurs Africains qui ont mis sur papier leur parcours d’immigration tel que je le raconte dans ce livre. Et pourquoi ? Le facteur honte ! C’est la honte qui fait que beaucoup d’immigrés ne parlent pas de leur parcours de vie. C’est la honte d’avouer que tu n’as pas réussi. C’est la honte d’avouer que ça ne s’est pas passé comme on le croyait. La honte d’avouer que, hein, mon blanc là, ça n’a pas fonctionné. La honte que je n’arrive pas à atteindre le double des accomplissements de gens restés au pays car les attentes envers moi sont trop élevés. La honte d’avouer que la barre illusoire a été mise trop haute et que je vous fais croire que j’ai réussi à la sauter.
Beaucoup d’Africains font croire qu’ils ont non seulement réussi à sauter la barre mais qu’ils, en plus, vivent ce paradis qu’on croit se trouver de l’autre côté de la prairie. Fiction. Mythes !

En plus d’autres causes, car il y en a, ce sont ces fictionneurs là qui motivent aussi à la traversée de la mer. « Je te cherchais et je me suis perdue » a la particularité qu’il démonte les mythes. Le mythe de l’Europe. Le mythe du mari blanc. Le mythe de la religion chrétienne ainsi que beaucoup d’autres mythes car il parle de beaucoup d’autres sujets.

Ce livre est donc aussi ma contribution pour arrêter ces morts en mer car en plus d’autres causes, car il y en a, les mythes sont ce qui nous tuent. Alors je tue les mythes dans mon livre afin qu’ils arrêtent de nous tuer. Je tue une partie des causes de nos morts afin que ces causes là arrêtent de nous tuer.

Ma motivation est que je voudrais par mon récit de vie que je rends publique, ce qui est une action courageuse et vulnérable en même temps, ma motivation est donc que je ne voudrais plus voir de morts en mer. Et pas seulement ces morts, je ne voudrais plus voir des Africains en souffrance intérieure à cause des mensonges et des illusions. Je voudrais nous voir heureux, car nous aussi, nous avons droit au bonheur ! Et ça c’est tellement faisable ! Je voudrais contribuer à rétablir la vérité qui est que l’Afrique est la terre promise et le peuple Noir est le peuple a qui a été donné le privilège d’être le gardien de la terre. En démontant les mensonges, nous allons reprendre notre juste place.

  • Quels messages souhaitez-vous transmettre aux dirigeants africains ?

Grâce Eboué : L’Afrique est le continent qui a tout ! Mais, à cause de nos dirigeants, nous qui avons tout au départ, nous nous retrouvons à travailler pour ceux qui n’ont rien mais qui en plus nous dépouillent. Il n’y a pas plus grande douleur que d’être trahi par les siens. Seul celui qui n’a pas l’amour des siens peut les soumettre à de si grandes douleurs et exploitations telles que celles que nous infligent l’Occident par l’aval de nos dirigeants. La domination blanche est monstrueuse et honteuse ! Mais, est encore plus honteuse la participation des nôtres au vampirisme Occidental. Alors, j’invite nos dirigeants à ouvrir leurs cœurs à leur peuple et à nous aimer un tant soit peu et œuvrer à nous restaurer dans notre juste droit. Je leur demande également de faire preuve de courage pour briser le joug qui les soumettrait à des conventions, clauses et contrats qui ne nous servent pas.

  • Quels sont vos modèles et exemples dans la vie ?


Grâce Eboué : Ma mère et ma fille ! Je pourrais écrire tout un livre pour parler de ce qu’elles signifient pour moi mais je ferai bref. Il y a en ma mère et ma fille (bien qu’elle soit encore très jeune) des grandeurs d’esprit que j’ai très rarement rencontré ailleurs. Une grandeur dans leurs façons d’être, de penser et de faire. Elles me renvoient le message que nous avons été créées pour briller et rendre manifeste la gloire de notre Source Créatrice. C’est grâce à la beauté que j’ai vu en elles que je me sens le zèle d’aussi encourager les autres à laisser briller leur lumière par des façons d’être et de faire qui rend manifeste leur royauté intérieure.

  • Vous résidez en Norvège, avez-vous prévu des séances de dédicaces pour aller à la rencontre de votre public un peu partout dans le monde ?  Si oui, quels sont les dates et lieux bloqués ?

Grâce Eboué : Oh que oui, j’ai prévu d’aller à la rencontre du public et leur présenter mon livre. De l’Europe à l’Afrique et pourquoi pas ailleurs.
Je suis en train de boucler des dates que je rendrai publiques bientôt. J’en profite pour faire appel à tout organisateur qui aimerait me voir parler à leur public de prendre volontiers contact. Bientôt je serai partie pour de longs mois à la rencontre du public et leur parler et apporter les bienfaits de « Je te cherchais et je me suis perdue. » À suivre !

  • Comment vous projetez-vous dans 10 ans ?  Retour en Afrique ? Toujours en Occident ? ou alors le destin décidera ?

Grâce Eboué : Afrique ? Occident ? Faut-il choisir ? Pour moi c’est, « Oui, merci, les deux » ! J’ai une fille qui est Norvégienne. Et, un enfant est une responsabilité à vie ! La Norvège fera donc toujours partie de moi à travers elle car j’aimerais bien toujours faire partie de sa vie à elle. Mais, j’ai heureusement pu réussir à transformer mes circonstances de vie de façon à ce que je sois assez mobile. Je serai donc toujours entre l’Afrique, la Norvège et le reste du monde pour accomplir mon destin.

  • Votre livre est aujourd’hui disponible un peu partout dans le monde. Comment procéder pour l’acheter ?


Grâce Eboué : Oui, il est disponible ! Mais, je voudrais encore plus de proximité avec le lecteur et c’est pour cela que j’œuvre à ce que ce livre soit dans les librairies les plus proches des lecteurs, où qu’ils se trouvent. Étape après étape. Pour l’instant il est disponible sur commande ici :

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