La marginalisation des artistes anglophones dans l’Histoire de la Musique Camerounaise

La crise dite « anglophone » à laquelle le Cameroun fait face depuis quelques années nous amène à prendre conscience que même au niveau musical, les populations des Régions Nord-Ouest et Sud-Ouest ont longtemps été marginalisées. Les rythmes musicaux de ces Régions n’ont pas été largement diffusés et on ne connait presque rien des parcours des artistes d’une certaine époque issus de ces Régions.

Les camerounais d’un certain âge ont adoré les chansons de Etub’ Anyang, ont dansé sur les titres endiablés de Njume Loko, Sammy Mafany ou Francis Ndom mais très peu se sont intéressés au parcours et au devenir de ces derniers. Heureusement que la donne est en train d’être renversée actuellement avec les artistes de ces Régions qui constituent aujourd’hui le fleuron de la musique camerounaise.

Lorsqu’on parle des rythmes du Cameroun, on évoque le Makossa, le bikutsi, essewe, bolobo, bol, assiko, ambass-bey, bendskin etc. Mais très rarement on évoque les rythmes traditionnels et autres propres aux régions anglophones du Cameroun. On a oblitéré les rythmes de ces régions de l’histoire des musiques du Cameroun. Et pourtant ces régions ont été et sont le terreau de plusieurs rythmes.

A une époque, les artistes originaires de ces régions ont en quelque sorte été marginalisés ; on dansait bien sur leurs productions mais on n’a rien gardé de leurs parcours.

Qui peux me parler ici de : Njume Loko, Sammy Mafany, Francis Ndom, Etub Anyang, Liza Ngwa, Willy Nfor etc ?

Revenge contre l’histoire, la musique camerounaise est aujourd’hui incarnée et représentée au plus haut niveau par les anglophones : Daphnée, Mr Leo, Salatiel, Blaise B , Jovi, Stanley Enow, etc.

Dr Arol KETCH – 03.12.2019

Fourmi magnan égarée

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