Mike Kounou, le brillant professeur au passé de musicien

La musique n’est pas une affaire de voyous. D’excellents musiciens camerounais sont par la suite devenus professeurs d’université et même ministre.

Lorsqu’on prononce le nom « Mike Kounou » , les plus avisés penseront à un artiste au talent incommensurable qui a marqué la fin des années 70 et le début des années 80. Aux côtés du guitariste de génie Jules Kamga (lui aussi oublié), il a fait ses classes. En effet, tous deux sont issus du fameux collège Noa de Mbalmayo, véritable vivrier de talents.

Mike kounou est un chanteur et musicien très ouvert et avant-gardiste. Il jouait de tout : Makossa, Bikutsi etc.
Il a même réussi l’exploit de fusionner le Bikutsi avec du funk, du disco. Très ouvert sur le plan musical, il va fusionner les rythmes Camerounais avec du Rythm and Blues. Un retour en réalité à l’essence, aux origines, aux racines lointaines de ces rythmes.

Mike Kounou est surtout un panafricaniste. Influencé par Marcus Garvey, il sera un adepte de la Philosophie Rastafari. Il accordait beaucoup d’importance aux pouvoirs et à la protection des ancêtres.

Beaucoup ignore surtout que Mike Kounou était avant tout un intellectuel de Haut rang . Il va quitter la scène musicale pour entamer une brillante carrière universitaire.
Ce docteur pluridisciplinaire ( dont une spécialisation en sciences politiques) qui a longtemps enseigné au Canada puis au Cameroun a été l’auteur de plusieurs ouvrages et a notamment exploré de font en comble dans ses livres la question du panafricanisme. En effet,le panafricanisme était son crédo, le combat de sa vie.
Il s’est très tôt préoccupé par la condition des noirs dans le monde. La preuve , son plus grand succès « Klos Bivindi » paru en 1978 est déjà un véritable procès contre la condition des Noirs dans le monde
Un artiste avant-gardiste sur tous les plans.

Le professeur Mike Kounou est mort dans l’anonymat total.

Je dresse son portrait dans le tome 2 des icônes de la musique Camerounaise.

Disponible à la librairie des peuples noirs et en ligne.

Source: Arol KETCH – 03.01.2022
Rat des archives

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