Nkodo Si Tony et la révolution du Bikutsi (Du Makossa au Bikutsi)

Il est une grande icône de la musique camerounaise.

Beaucoup ne le savent pas ; mais à ses débuts Nkodo Si Tony a fait du Makossa à Douala encadré par Eboa Lottin. Il a grandi à Douala et c’est le Makossa qui guidé ses premiers pas dans la musique. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter des titres comme « papa comavic » ; il se faisait alors appeler Tony Frac.

Rendons à César ce qui est à César. Icône de la musique Camerounaise, Nkodo Si Tony a opéré une révolution fondamentale dans le Bikutsi aux côtés de son arrangeur Albert Broeuks. C’est le pionnier de la « Techno-Bikutsi », un Bikusti « informatisé » ; une véritable révolution.

Nkodo Si Tony de son vrai nom Nkodo Si Tobie François est né en 1959 ; il est l’ainé d’une grande fratrie (7 enfants). Il est très tôt piqué par le virus de la musique, puisqu’il lui arrive souvent de faire l’école buissonnière pour aller s’adonner à la musique aux côtés des autres enfants. Il se retrouve par exemple à aller voir jouer « les blacks styl ».

Avec ses compères, le jeune Nkodo se fait fabriquer guitare artisanale qu’il gratte à longueur de journée. Même les coups de colère de son père (exploitant de cacao et arbitre de football) ne lui feront pas abandonner. Il a trouvé son chemin et est décidé de le suivre jusqu’au bout.

Très bon guitariste, Nkodo Si Tony va travailler sa voix puissante et se mettra à l’apprentissage de plusieurs autres instruments (Mvet, basse, balafon, bajo, percussions).

En 1977, son père l’envoie encaisser un chèque, il empoche l’argent et décide d’aller en aventure. Une aventure en Afrique de l’Ouest qui le conduira au Nigeria ; là-bas, il explore longuement le High-Life, l’Afrobeat, la Ju-Ju Music et autres sonorités Ibo et Yoruba. Il va évoluer aux côtés de Prince Nico Mbarga, Sonny Okusun. Tout ceci va structurer musicalement l’homme. Au Nigeria, il se fait appeler Tony Franc et publie un album en 1979 intitulé « Anatassia ».

De retour du Nigeria, il fonde son premier groupe « Les africains d’ongola » au début des années 80.

C’est en 1985 qu’il rencontre Albert Breuk’s, un excellent instrumentiste. Il a été un véritable pionnier grâce à maitrise de la musique assistée par ordinateur. C’est Albert Breuk’s qui a façonné le style « Nkodo Si Tony ». C’est le début d’un succès fulgurant. Nkodo Si Tony viendra briser l’hégémonie du Makossa dans la musique Camerounaise. En effet, en 1986, c’est Toto Guillaume qui est consacré Chanson de l’année avec « Elimbi Na Ngomo », en 1987 c’était Ndedi Eyango avec « You must calculer »

Il est sacré à deux reprises disque d’or (1988 et 1990). Notons que son album « 90 degrés de Bikustsi » à l’ombre qui est sacré disque d’or en 1988, était sorti en 1986. L’album fera deux ans avant de devenir chanson de l’année en 1988 et Nkodo Stony artiste de l’année. Notons aussi qu’il fera la promotion de cet album au début tout seul ; en sillonnant les bars ses casettes en main.

Avec ses deux albums qui suivront « 100% Degrés de Bikutsi à l’ombre » et « 120% de Bikutsi à l’ombre », Nkodo Si Tony a hissé le Bikutsi au firmament. Il convient aussi de relever que aussi que cet excellent guitariste a joué aux côtés de Sam Mangwana, Messi Martin, Mama Ohandja, Ebogo Emerent, Dieu Golfé, Zanzibar. Son Bikusti est particulier, on y retrouve des influences Jazzy, high life, afrobeat etc.

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