Eitel Tobbo, le premier africain à jouer dans les grands orchestres en France

Il est l’un des pionniers de la musique Camerounaise. Il était le meilleure guitariste Camerounais dans les années 50 et 60. Il a été grandement influencé par les grands guitaristes de l’époque : Noha Nginya, Lobbé Lobbé et Epata.

Les guitaristes Congolais de passage à Douala comme Wendo Kolosoy, Tino Barosa, Goby, Jimmy, Dechaut lui ont aussi donné le goût pour la guitare.

Eitel a commencé à jour la guitare tout seul en subtilisant la guitare de son oncle lorsqu’il rangeait la chambre de ce dernier. Lorsqu’il va commencer à travailler comme comptable au crédit Lyonnais à Douala, il va se procurer son propre instrument ; il va se perfectionner et deviendra un excellent soliste. Certainement l’un des plus grands du pays. Très curieux, il ne se contente pas de savoir jouer de la guitare ; il s’attaque aussi au violon, à la contrebasse, au banjo, à la batterie. Il veut tout connaitre. Il va se révéler excellent compositeur, il a le génie pour savoir écrire des chansons. Et jusqu’aujourd’hui les chansons qu’il a écrites sont reprises partout et ont connu du succès.

Eitel Tobbo enregistre ses premiers 78 tours chez Opika à Douala et devient très populaire. Sa renommée et son génie traversent même les frontières du Cameroun. En 1955, un chef d’orchestre européen de passage au Cameroun est subjugué par son génie. Il décide de lui faire signer son tout premier contrat. C’est ainsi qu’Eitel Tobbo a pu connaitre le Sénégal avant de partir pour la France dans l’optique de réaliser ses rêves et d’avoir une vie meilleure pour subvenir aux besoins la famille nombreuse dont la prise en charge lui revenait.

Il va séjourner durant 18 mois à Dakar au Sénégal où il est acclamé et apprécié du grand public. Les plus grands orchestres sénégalais et capverdiens vont tout faire pour le retenir en vain ; Eitel a un projet personnel, il souhaite aller en France (Paris) pour tenter sa chance, se perfectionner, apprendre à lire la musique. Il débarque à Paris en 1957 et se fait tout de suite remarquer. Lors d’un mariage africain organisé le 25 aout 1957 dans les salons de l’hôtel George V aux Champs Elysées, il éclabousse la soirée de son talent et se fait aussitôt remarquer par le chef d’orchestre de l’établissement, un certain Jean Camtel. Eitel est engagé sur le champ dans l’orchestre de l’établissement ; un orchestre de 16 musiciens.

Jean Camtel va lui donner des leçons de solfège et d’harmonie. Eitel se montre très bon élève, il apprend vite. En un laps de temps, il va réussir à mettre en pratique les leçons et conseils de son professeur et chef d’orchestre. Il est même sur le point de dépasser son maitre. En 1959, moins de deux ans après son arrivée en France, il réussit brillamment son examen d’entrée à la société d’auteurs compositeurs et éditeurs de Paris.

Il s’impose alors sur la scène parisienne comme l’un des musiciens les plus sollicités par les grands orchestres. Pendant plusieurs années, il sera le seul africain à jouer dans les grands orchestres parisiens. Parallèlement à son métier de musicien de galas en France, il écrit, compose et enregistre de nombreuses chansons qui auront du succès.

Dans un prochain épisode, nous allons nous appesantir sur les chansons et compositions d’Eitel Tobbo. La suite au prochain épisode.

Soutenez nous pour la création du musée de la musique Camerounaise:

cameroonmusicmuseum.com
www.facebook.com/cameroonmusicmuseum/

Source: Arol KETCH – 27.06.2020

Facebook Comments Box
Share Button